• LES PAGNES QUI PARLENT...

     

    Au Togo, les pagnes sont un langage à eux seuls. 

    Pour s’en rendre compte, il faudra observer les tissus-pagnes portés par les dames sur l’ensemble du territoire (ainsi qu’au Bénin). Et surtout, aller faire un tour au grand marché de Lomé où officient les Nana Benz, ces riches commerçantes de Lomé et pouvoir ainsi s’informer sur les motifs divers et variés.

     

     

    Les pagnes possèdent leurs codes, que chaque femme sait interpréter. Ce langage est celui de la parure, car la qualité du tissu s’affiche ou est lisible grâce à une petite bande imprimée qui apparaît au bas de l’étoffe. Ainsi les « Wax » hollandais sont souvent les plus beaux et les plus chers, suivis de ceux de la production locale, souvent tissés à la main par des tisserands artisanaux.

     

     

    D’autres pays de la « sous-région », Nigéria, Ghana, Côte d’Ivoire, possèdent leurs propres manufactures. Récemment l’arrivée de «copies» venues des pays asiatiques a énormément  bouleversé le marché. Copies conformes aux motifs, ils sont en synthétiques, matériau moins noble donc moins cher. Ils conservent et diffusent la chaleur et s’enflamment à la moindre allumette ! Néanmoins leur provenance est clairement affichée et reconnaissable mais pour une population grandement analphabète et aux revenus très maigres. Donc les prix les plus bas déterminent les choix et prennent le dessus sur la qualité des tissus et de leur impact sur la santé.

     


    Langage des symboles aussi : les dessins et les couleurs peuvent se décliner selon des thèmes aux noms évocateurs : « Mon mari est capable », « Ton pied, mon pied »… ou le pagne « Gombo sec ». Il y en a qui disent la joie, et d’autres les peines, comme celui des conflits entres les co-épouses « L’oeil de ma coépouse » !

     

     

    Le pagne est aussi un emblème pour les grandes causes, politiques à l’effigie des gouvernants, qu’ils soient Africains ou Européens, ou encore religieux, les pagnes pour les campagnes de vaccination, pour le combat du sida…

     

    Au Togo, il y a des échoppes de tailleurs et de couturière un peu partout. Et en deux coups de ciseaux, vous avez un ensemble sur mesure, qu’il soit en deux ou trois pagnes.

     

     

    Les ports sont soumis à une pratique ancienne et permettent parfois de distinguer les jeunes filles célibataires des femmes mariées ou encore la provenance ethnique. Les tailleurs et leurs clientes rivalisent de créativité et d’ingéniosité pour les modèles : un pli par ici, un frou-frou par là. Vous n’aurez que l’embarras du choix ! Madame l’Afrique sur ce plan reste la planète-mode, rien à voir avec nos prêt-à-porter dans lesquels il faut s’insérer coûte que coûte !

     

    références :

    Alphadi : styliste et créateur de mode développe depuis plusieurs années cette idée.


    Nana benz 

     


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